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Concours d'animaux de boucherie A Rouen - Une belle diversité de races

Meilleur bœuf du concours appartenant à l'EARL Jean François Portmann (Neaufles-Auvergny). (©Acti-Ouest)

Plus de 200 animaux étaient présents pour le concours de bovins de boucherie de Rouen, qui s'est déroulé le 14 mars à Forges-les-Eaux.

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Le concours d'animaux de boucherie de Rouen à Forges-les-Eaux a une fois de plus marqué l'arrivée du printemps, accompagné de soleil et d'une petite brise particulièrement fraîche. Des conditions excellentes pour les professionnels qui, dès 5h30 du matin, ont pris possession du marché pour y disposer leurs animaux, les deux activités élevage et boucherie, bien séparées par l'allée centrale. Dernier en date de la saison, ce concours marque la fin de Carême et la fin des concours régionaux. Il réunit par conséquent les plus beaux représentants des élevages, que l'on retrouvera pour Pâques sur les rayons des boucheries de qualité.

Environ une trentaine de producteurs répartis à égalité entre éleveurs et engraisseurs ont présenté plus de 200 animaux dont près de 130 bovins destinés à la boucherie, quantité voisine de celle de l'édition 2015, une soixantaine d'animaux reproducteurs et une cinquantaine de moutons. Si une majorité de professionnels est originaire de Seine-Maritime et de l'Eure, certains sont venus de l'Oise et du Calvados et tous présentent un large éventail d'animaux gras comme ils étaient définis autrefois. Rouges des prés, Limousines, Charolaises, Blondes d'Aquitaine et quelques Normandes offraient au jury, aux professionnels et aux visiteurs leurs courbes avantageuses !

De 6,50 € jusqu'à 8 à 10 €

Comme à l'accoutumée, le jury était composé de professionnels connaissant bien le concours de Rouen pour le fréquenter depuis plusieurs années, il s'agissait de Raymond Denis de Saône-et-Loire, Jean Simon de la Haute-Marne, Étienne Cauchy de l'Aisne, Jacques Henri Thomas du Val-de-Marne, Jean-Louis Bardier de la Mayenne, Pierre Villiers de l'Eure et bien sûr de Jean-Yves Renard, président de la fédération nationale des concours d'animaux de boucherie, venant de la Mayenne, tous professionnels ou anciens de la boucherie, de l'élevage ou du négoce.

Tout au long de la matinée, le jury a dû examiner l'ensemble des animaux pour sélectionner les plus aptes à participer à la désignation du lauréat, femelle et bœuf du jour. Sans difficulté, le bœuf croisé de l'élevage Jean-François Portmann, de Neaufles-Auvergny dans l'Eure, a emporté la préférence des juges tandis que la femelle croisée d'un élevage d'Epaignes dans l'Eure appartenant à Maxime Villey s'adjugeait la première place.

À la suite de ces distinctions, le marché était réputé ouvert et a permis aux professionnels de négocier leurs achats. Les transactions sont allées bon train, les discussions ne semblaient pas trop enflammées et les fourchettes de prix, aux dires timides et réservés des vendeurs et des acheteurs, semblaient s'établir aux alentours de 6,50 € jusqu'à 8 à 10 € pour les plus belles bêtes. Il est à noter que presque une moitié (55) des animaux présents ont trouvé preneur auprès de l'un des plus gros transformateurs français de viande !

Meilleure femelle du concours appartenant à Maxime Villey (Beuzeville). (©Acti-Ouest)

Claude Freulet vient depuis 20 ans à Forges-les-Eaux

Moins d'animaux dans les travées des reproducteurs, mais des représentants de poids comme le taureau Gerlach, âgé de cinq ans, de l'élevage de Claude Freulet à Douvrend, « un taureau blonde d'Aquitaine d'environ 1 400 kg... », précise son éleveur à la tête d'un élevage de 55 femelles. Depuis plus de 20 ans Claude Freulet est un habitué des concours, Forges bien sûr mais également Morlaix, Biarritz, Saint Gaudens... Des voyages de 24 heures de route pour les bêtes. « L'élevage dans la région n'est pas facile : beaucoup de pentes, beaucoup de prés, on ne peut pas faire vraiment autre chose que de l'élevage et aujourd'hui la culture se porte mieux que l'élevage, la charge de travail n'est pas la même, nous sommes tenus toute l'année par les animaux. Nous investissons des capitaux importants qui ne sont pas rémunérés à leur juste valeur. Nous améliorons nos résultats grâce à la vente de taureaux, de reproducteurs et par la vente de viande en caissettes qui amortit les variations des cours. La vente de la viande en direct est une solution intéressante qui ne sera durable que si tous les producteurs jouent bien le jeu et commercialisent des viandes de qualité… ».

Une éleveuse brayonne : Marie Bills

Un avis partagé par Marie Bills, de Rebets, qui a repris l'élevage créé par son père en 1991 et continue de faire de la sélection génétique dans la race limousine retenue pour sa qualité de viande, de vêlage, de bonne adaptation au biotope brayon. Dans son important élevage générant environ 140 vêlages, Marie apprécie la filière courte qu'elle a mise en place depuis deux ans, pratiquant la vente directe qui lui permet d'écouler deux gros bovins et un veau par mois auprès de consommateurs directs ou de collectivités. « Nous valorisons au mieux nos animaux et nous avons un retour direct des consommateurs, ainsi je sais pourquoi je travaille ! »

Pierre Villiers, membre du jury, fait part de ses impressions : « Une fois encore nous avons là de très belles bêtes, et pour faire partie de jury depuis plus de 20 ans à raison d'une vingtaine de concours par an, j'assiste à un maintien du nombre d'animaux en concours avec une belle relève de jeunes éleveurs  qui n'hésitent pas à se remettre en question, il faut que nous, les anciens, les aidions... On entend beaucoup de négatif sur l'activité mais il y a des raisons d'espérer avec la mise en place des circuits courts et la recherche de qualité, les collectivités notamment doivent nous y aider… ».

Jean-Yves Renard, président de la fédération nationale des concours d'animaux de boucherie apporte sa conclusion : « Forges reste l'un des plus jolis concours par la diversité des races présentes et les animaux champions sont dans les meilleurs que l'on ait vus dans les derniers concours. Un point positif pour l'ensemble des concours : les foirails ont été vidés à 95 %, preuve de la recherche de qualité par les acheteurs, malheureusement à des prix pas mirobolants pour le travail nécessaire pour amener des bêtes comme celles-ci ! Il y aura encore du bœuf dans beaucoup d'assiettes à Pâques cette année ! ».

Jean Duquesne, président du concours, donne le mot de la fin « il faut redonner du moral à la profession ».

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